“El mercado del Arte bajo la Ocupación, 1940-1944”: exposición en el Mémorial de la Shoah de París
EL MICRÓFONO DE ALICIA PERRIS – En esta nueva entrega presentamos, esta vez desde París, una muestra recién inaugurada en un lugar consagrado a la memoria y el recuerdo de las vicisitudes del pueblo judío durante la Segunda Guerra Mundial (y que se podrá visitar desde el 20 de marzo de su inauguración hasta el 3 de noviembre de este año). Muy cerca del Hôtel de Ville y a unos pasos de la rue de Rivoli, columna vertebral del París del Museo del Louvre, el Mémorial define este proyecto al visitante con una introducción de Emmanuelle Pollack, su comisario científico que lo traduce así: “Esta exposición es el resultado de una larga investigación llevada a cabo en Europa pero igualmente en Estados Unidos. Gracias al manejo de archivos hasta ese momento inexplorados, el relato escenográfico declina un panorama preciso del mercado del arte bajo la Ocupación. A través de numerosos documentos se despliega una pléyade más que elocuente de protagonistas, marchantes, comisarios, expertos o conservadores de museos. Para comprender adecuadamente el papel de cada uno de ellos, penetramos en el lugar de sus acciones: galerías de arte parisinas, salas de subastas, en la capital pero también en Niza. Es también la ocasión de rendir homenaje al destino trágico de galeristas judíos víctimas de la “arianización” del mundo del arte y de subrayar la importancia del pillaje y del expolio artístico a las familias judías. Presentando mis investigaciones en el Mémorial de la Shoah, confío en que demuestren la necesidad urgente de trasladarlas y compartirlas con el gran público“.
La canción que abre el programa, “Ça fait d´excellents français”, cantada por Maurice Chevalier en una cinta de 1939 a las tropas que iban a entrar en combate, es de una sorprendente actualidad. Les adjuntamos la melodía pegadiza, socarrona, sabia, acompañada de la letra en francés, para que puedan disfrutarla completa. Es un enorme cuestionamiento a los personajes de todas las condiciones sociales y políticas, que iban en teoría a defender la patria y lo que querían era únicamente “que los dejaran en paz”. Un eco curioso de muchas de las reivindicaciones de los “gilets jaunes” que cada fin de semana, actualizan el discurso a contracorriente, para exigir otra Francia, y tal vez, seguramente, otro modelo de estado y de sociedad. Muy familiar e histórico este discurso en una Francia siempre atenta y en estado de alerta, donde nada es para siempre y todo es revisable. Entrada libre y gratuita a la exposición en la primera planta del Mémorial y como es habitual, un abanico de actividades complementarias para todos los públicos.
Alicia Perris
Ca fait d’excellent Français
Le colonel était dans la finance
Le commandant dans l’industrie
Le capitaine était dans l’assurance
Et le lieutenant était dans l’épicerie
Le juteux était huissier de la Banque de France
Le sergent était boulanger-pâtissier
Le caporal était dans l’ignorance
Et le deuxième classe était rentier!
Et tout ça, ça fait
D’excellents Français
D´excellents soldats
Qui marchent au pas
Ils n’en avaient plus l’habitude
Mais c’est comme la bicyclette, ça s’oublie pas!
Et tout ces gaillards
Qui pour la plupart
Ont des gosses qui ont leur certificat d´études
Oui, tous ces braves gens
Sont partis chicment
Pour faire tout comme jadis
Ce que leurs pères ont fait pour leurs fils
Le colonel avait de l’albumine
Le commandant souffrait du gros côlon
La capitaine avait bien mauvaise mine
Et le lieutenant avait des ganglions
Le juteux souffrait de coliques néphrétiques
Le sergent avait le polype atrophié
La caporal un coryza chronique
Et le deuxième classe des cors aux pieds
Et tout ça, ça fait
D’excellents Français
D’excellents soldats
Qui marchent au pas
Oubliant dans cette aventure
Qu’ils étaient douillets, fragiles et délicats
Et tout ces gaillards
Qui pour la plupart
Prenaient des cachets, des gouttes et des mixtures
Les v´là bien portants
Tout comme à vingt ans
D’où vient ce miracle-là?
Mais du pinard et du tabac!
Le colonel était de l’Action Française
Le commandant était un modéré
Le capitaine était pour le diocèse
Et le lieutenant boulottait du curé
Le juteux était un fervent extrémiste
Le sergent un socialiste convaincu
Le caporal inscrit sur toutes les listes
Et le deuxième classe au PMU!
Et tout ça, ça fait
D’excellents Français
D’excellents soldats
Qui marchent au pas
En pensant que la République
C’est encore le meilleur régime ici-bas
Et tout ces gaillards
Qui pour la plupart
N’étaient pas du même avis en politique
Les v’là tous d’accord
Quel que soit leur sort
Ils désirent tous désormais
Qu’on nous foute une bonne fois la paix!