RENDEZ-VOUS EN FRANÇAIS, CON PASCAL ROY – Dror Even-Sapir, analyste politique et diplomatique de la chaîne de télévision israélienne i24News, version française, livre son analyse sur cette cinquième élection en Israël en quatre ans, dont le verdict est sans appel: Benyamin Netanyahou sera le futur chef de gouvernement, son parti ayant obtenu 32 des 120 sièges que compte la Knesset. Deux paradoxes au moins se dégagent de ces élections: le bloc pro-Lapid (le Premier ministre sortant) et le bloc pro-Netanyahou sont sur un pied de quasi-égalité en termes de voix, mais c’est ce dernier qui a exploité au mieux le système électoral proportionnel d’Israël – grâce à une meilleure discipline électorale que les partis de centre-gauche et arabes, complètement désunis -, obtenant le plus grand nombre de sièges (64 au total). L’autre singularité réside dans le fait que Netanyahou et le Likoud seront sans doute les éléments les plus à gauche du futur gouvernement, qui s’appuiera sur leurs alliés religieux, nationalistes et identitaires. Et c’est une première pour Netanyahou, qui avait toujours réussi jusqu’ici à intégrer des partis ou des personnalités moins extrémistes et plus présentables à ses gouvernements. S’il réussit, grâce à leur appui, à échapper aux fourches caudines de la justice pour les faits de corruption qui lui sont toujours reprochés, l’avenir de la future législature s’annonce très incertain – tant sur le plan intérieur que diplomatique – pour un chef d’État qui, à 73 ans, doit s’interroger sur l’héritage qu’il laissera à son pays.